By Stéphanie Oeyen d'Acteurs positifs
Il ne suffit pas de se demander : « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? ». Il faut également poser la question : « Quels enfants laisserons-nous à notre planète ? » Pierre RABHI
Une école qui change dans un monde qui change
Nous vivons une période de grands changements et cela touche également l’école et ses différents acteurs. Les jeunes d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’hier. Nous assistons parfois à certaines résistances des élèves face à des pédagogies qui ne correspondent pas à leur monde, à leur univers ou à leurs attentes. Ils sont nombreux à s’inquiéter du climat, de l’environnement, des animaux. Ils descendent par milliers dans les rues pour manifester et interpeller les gouvernements. Leurs aspirations sont parfois bien plus importantes à leurs yeux que certaines matières qu’ils voient à l’école et cela peut impacter leur motivation. Les enseignants sont eux-aussi de plus en plus nombreux à se poser des questions sur le sens de leur métier.
Les métiers du futur
Parallèlement à cette recherche de sens, nous assistons à un développement sans précédent des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle. Un changement majeur arrive progressivement dans le monde économique et celui-ci va impacter l’école : de nombreux métiers vont disparaître pour de nouvelles fonctions que nous ne connaissons pas à l’heure actuelle. On estime que d’ici 2030 en France, 85% de métiers nécessaires au fonctionnement de la société seront des métiers qui n’existent pas encore aujourd’hui [1].
Comme l’explique Isabelle Rouhan dans son livre Les métiers du futur, l’emploi à vie, c’est fini. « On est désormais dans l’employabilité à vie ! Les compétences techniques pouvant être obsolètes au bout de 12 à 18 mois contre 40 ans auparavant, un cadre doit donc capitaliser sur ses soft skills. Autrement dit son savoir-être, son leadership… Pour cela, il doit sortir de sa zone de confort. Changer de poste, de boîte, de secteur d’activité régulièrement. S’interroger également sur ses points forts, sur un éventuel pivot de ses compétences… en réalisant par exemple un bilan de compétences. Et évidemment, il doit se former en permanence. »[2] Bien que ce constat d'Isabelle Rouhan concerne essentiellement les cadres d'un certain secteur, il permet d'entrevoir un tournant important dans le monde du travail.
Se pose alors une question essentielle : comment former des gens pour des métiers dont on ne connaît pas encore l’existence ? Ce défi peut être une formidable opportunité pour redonner plus de sens à l’école pour les enseignants et pour les élèves. En effet, ces métiers du futur nécessiteront essentiellement des compétences liées au comportement (des soft skills). Celles-ci seront fort appréciées par les employeurs du futur et relèveront en grande partie de qualités personnelles. Parmi les compétences dont le monde de l’emploi aura besoin dans quelques années, on peut citer : l’intelligence émotionnelle, la pensée critique, la résolution de problèmes complexes, la créativité, la prise de décision, la négociation, la gestion d’équipes, la coordination avec les autres… [3]
Accompagner les jeunes à déployer leurs talents & potentiels
Les jeunes sont une des clés essentielles pour l’avenir. Ils trouveront des solutions à des problématiques irrésolues à l’heure actuelle. Ils imagineront des alternatives à certains systèmes. Ils seront de plus en plus nombreux à écouter ce qui raisonne en eux, à suivre leurs rêves et à bousculer les codes établis jusqu’alors. Cet avenir, c’est maintenant et ensemble qu’on doit le construire.
Le monde change et a besoin de personnes conscientes, solidaires et bienveillantes prêtes à imaginer des nouvelles solutions ou à créer des métiers qui n’existent pas encore. Et si une des plus belles missions de l'école d'aujourd'hui était d’accompagner les jeunes à développer leur créativité, leur imagination, leurs talents? L’école peut être la pépinière de toutes ces initiatives pour relever les challenges du monde de demain. Ensemble, enseignants, éducateurs, directions, élèves... peuvent être les acteurs positifs d’une école heureuse qui bouge, qui s’adapte et évolue avec le monde. [4]
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Stéphanie Oeyen
Enseignante, formatrice et coach certifiée - Fondatrice d'Acteurs positifs
Animatrice d'ateliers philo et de pleine conscience
[1] Interview d’Isabelle Rouhan – France 3 - Soir 3 – Avril 19
[3] Source: World economic forum - Report: New vision for education : fostering social & emotional learning through technology
[4] Si vous êtes intéressé par le sujet, un livre en lien avec cette thématique sortira à l'automne 2019. Pour en savoir plus ou connaître la date de parution, abonnez-vous à notre newsletter ou à nos pages Facebook: Acteurs positifs ou Zen & heureux à l'école.